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Où vivent les arbres | Sur le paysage

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Xavier Arnau Bofarull

Je suis un photographe amateur basé dans la chaîne du Taunus, une montagne près de Francfort-sur-le-Main, en Allemagne. Je n’ai aucune formation formelle en art ou en photographie. Depuis cinq ans, j’essaie d’améliorer mes compétences en photographie de paysage et, en tant que membre d’un club photo, j’ai participé à certaines expositions.

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Lumière 1

Une culture ne vaut pas mieux que ses bois.~WHAuden

Lors d’une excursion dans les montagnes du Taunus, j’ai traversé l’une des nombreuses forêts de hêtres qui recouvrent les montagnes. C’était une froide journée d’hiver, enveloppée d’une couche basse de nuages ​​qui donnait au paysage une couleur pourpre foncé, et la fine couche de neige tombée la nuit précédente était à peine visible.

Lors d’une excursion dans les montagnes du Taunus, j’ai traversé l’une des nombreuses forêts de hêtres qui recouvrent les montagnes. C’était une froide journée d’hiver, enveloppée d’une couche basse de nuages ​​qui donnait au paysage une couleur pourpre foncé, et la fine couche de neige tombée la nuit précédente était à peine visible.

Dans ce paysage sombre et mélancolique, les hêtres silencieux devenaient noirs comme les squelettes d’une cathédrale en ruine. Mes bottes éclaboussaient l’épais mélange de neige et de boue sur la route, et j’entendais l’écho de quelques craquements qui brisaient doucement le silence autour de moi. J’ai regardé vers la cime des arbres et j’ai vu qu’ils se balançaient sans cesse, se rapprochant puis s’éloignant.

J’étais inquiet en me souvenant d’un article scientifique expliquant que les arbres sont capables de communiquer entre eux et de réagir collectivement aux menaces et aux agressions de leur environnement. A ce moment-là, je crus que les hêtres, comme un troupeau alarmé par une menace, se remuaient nerveusement, s’avertissant mutuellement de la présence d’un danger, qui n’était autre que moi, un être humain – l’espèce responsable des siècles de masse. destruction des bois – qui entrait sur leur territoire. Aussi petit et seul que j’étais, j’étais angoissé d’être vu comme un danger par les arbres.

Ma relation avec la Terre a considérablement changé au fil des années – en raison, entre autres, de mon amour pour la photographie de paysage – et depuis cette excursion, ma relation avec les arbres a encore plus changé.

La science a apporté des connaissances sur la sensibilité et l’intelligence des différents êtres vivants sur Terre. Dans les années 1970, j’étais sceptique quant à l’hypothèse selon laquelle parler aux plantes les aiderait à pousser plus sainement. Aujourd’hui, je leur parle en les arrosant, au cas où.

Lumière 2

Ainsi, lorsque je pars en excursion pour prendre des photos, afin de ne pas susciter de crainte parmi les arbres – réels ou imaginaires, qui sait – comme je pensais l’avoir fait lors de cette excursion hivernale en entrant dans un bois, j’ai l’habitude de murmurer un saluer, siffler en réponse au chant des oiseaux et, de temps en temps, poser la paume de mes mains sur l’écorce rugueuse d’un chêne ou d’un orme, sur l’écorce lisse d’un hêtre ou d’un peuplier, ou sur l’écorce fascinante d’un bouleau.

Et comme les arbres, j’ai la patience nécessaire pour profiter de leur compagnie. Mais malgré tout, je ne peux m’empêcher de revenir de chaque excursion avec un certain sentiment élégiaque.

Bref, des rites de paix, des rites de concorde entre espèces. Peut-être que Claude Lévi-Strauss avait raison lorsqu’il écrivait : « Il vaut donc mieux, au lieu d’opposer magie et science, les comparer comme deux modes parallèles d’acquisition des connaissances.»

Une fois que les arbres ont été prévenus que je viens en paix, je marche tranquillement et avec un certain respect parmi ces êtres immobiles et silencieux, et j’essaie de capturer leur beauté, leur harmonie et leur dignité avec l’appareil photo lorsqu’ils apparaissent devant moi. Je ne peux éviter une tendance à les romantiser, comme le suggère Novalis lorsqu’il affirme que le monde doit être romancé : «donnant à l’ordinaire un sens supérieur, au vulgaire un aspect mystérieux, au connu la dignité de l’inconnu, au fini une apparence infinie.»

J’aime faire ces excursions photographiques là où vivent les arbres, surtout en automne et en hiver, lorsque le brouillard et la neige prennent le dessus ; J’apprécie le silence et la lumière, que je prenne des photos ou non. Et comme les arbres, j’ai la patience nécessaire pour profiter de leur compagnie. Mais malgré tout, je ne peux m’empêcher de revenir de chaque excursion avec un certain sentiment élégiaque.

Neige et brouillard

Brouillard de neige 4
Les jours où le paysage est couvert de brume et de neige, je préfère me promener à l’orée des bois plutôt que de m’y enfoncer.

Ces espaces frontaliers constituent, dans ces circonstances, un monde double, ambigu et inerte. D’un côté, l’ombre voilée de la forêt regroupée comme un troupeau craintif ; de l’autre, la marée d’imprécision qui parcourt le paysage, grandement simplifié, tantôt révélant et tantôt cachant les ombres des arbres solitaires. Nous ne saurons jamais s’il s’agissait d’arbres dissidents et hétérodoxes expulsés de la forêt ou d’ermites et d’anachorètes qui cherchaient une autre vie dans ces espaces translucides.

Silence

En se promenant sans but dans ces bois, on fait parfois, très occasionnellement, des rencontres magiques, presque métaphysiques, avec des totems arcaniques : le tronc encore droit d’un arbre mort dans un coin d’une clairière, suspendu au milieu d’un geste dont on ne connaît pas le sens. savoir

Brouillard de neige 2

Dans les espaces naturels protégés (protégés ? de quoi ? Aussi absurde que cela puisse paraître, de notre part), le silence imprègne subtilement les profondeurs reculées des bois, un silence que tout craquement, écho ou murmure transforme en une substance presque tangible.

En se promenant sans but dans ces bois, on fait parfois, très occasionnellement, des rencontres magiques, presque métaphysiques, avec des totems arcaniques : le tronc encore droit d’un arbre mort dans un coin d’une clairière, suspendu au milieu d’un geste dont on ne connaît pas le sens. savoir; un arbre brisé et tordu, embaumé de mousses et de lichens, déjà inconscient de la vie qui continue autour de lui ; un arbre dans un coin ombragé posé sur un tas de feuilles mortes, comme s’il attendait avec une patience infinie les personnes en deuil lors de ses funérailles.
Dans ces rencontres, le silence devient un sentiment qui nous envahit et nous submerge.

Lumière

Présentation 1
Durant l’hiver, les arbres et les bois plongent dans un état d’ombre, lointain et silencieux. Même les chutes de neige – de plus en plus rares chaque année – ne parviennent pas à donner à la forêt un aspect moins sombre.

Parfois, cependant, il y a des moments de révélation. La forêt devient le mirage d’une fantastique cathédrale gothique. Hêtres, chênes, bouleaux et épicéas deviennent des colonnes aux contours nets qui s’élèvent vertigineusement pour soutenir de leurs branches – pendant quelques instants des nervures et des arcs voûtés – un dôme de lumière diffuse et en apesanteur.

Durant ces brefs instants, la lumière se répercute entre les arbres et le passage du temps est suspendu au milieu d’un silence serein. Et dans les coins les plus reculés de la forêt, on aperçoit des chapelles qui abritent des idoles sylvestres, dont nous ignorons la signification.

Patience

De temps en temps, lors d’excursions, je rencontre des spécimens d’arbres immenses. Bien que leurs formes soient très différentes selon l’espèce d’arbre, qu’il s’agisse de hêtre, de chêne, de châtaignier, de pin ou d’épicéa, leur port est vraiment impressionnant.

Silence 1

De temps en temps, lors d’excursions, je rencontre des spécimens d’arbres immenses. Bien que leurs formes soient très différentes selon l’espèce d’arbre, qu’il s’agisse de hêtre, de chêne, de châtaignier, de pin ou d’épicéa, leur port est vraiment impressionnant. Quand je regarde ces très grands arbres, vénérables, vieux et énormes, dont les branches leur donnent l’apparence d’êtres fantastiques, je pense aux paroles d’Hermann Hesse sur la patience, le passage du temps et le silence : tout développement, toute la beauté du monde a besoin de temps et repose sur la patience et le silence.

Élégie

Présentation 4
Parfois je marche à travers des paysages traversés par un souffle de désespoir, dans lesquels le temps et l’espace tourbillonnent dans des tourbillons fantasmagoriques à peine perceptibles et doivent être les regards intemporels des âmes perdues des arbres qui habitaient ces paysages, agités et souffrant à cause de quoi ces paysages étaient et ne sont plus.

Traduit de l’espagnol par Catherine Ann Ryan

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